Force est de constater que le Costa Rica n’est pas un pays comme les autres. Première nation à supprimer constitutionnellement ses forces militaires en 1948, il se hisse à la première place du podium dès 2009 à l’Happy Planet Index, mesurant le bonheur d’une nation. Avec une population de 5 millions d’habitants, le pays représente près de 6% de la biodiversité mondiale. Pionnier dans la lutte contre le dérèglement climatique, le Costa Rica a pourtant connu dans les années 80 une massive période de déforestation au profit des grandes exploitations agricoles. Avec aujourd’hui une vingtaine de parcs nationaux et plus d’un quart de son territoire défini comme zone protégée, le gouvernement a lancé à la fin du siècle dernier une grande politique de reboisement. Résultat, les forêts recouvrent plus de 53% du territoire soit deux fois plus qu’il y a une vingtaine d’années.
La préservation de son patrimoine naturel est devenue une véritable vitrine pour le pays devenant ainsi une destination touristique à la mode. En misant sur le tourisme durable, le Costa Rica veut éviter celui de masse, et limiter le nombre de visite sur les sites protégés. Mais c’est en 2017 que le Costa Rica a connu un véritable coup de projecteur : pendant 300 jours l’électricité utilisée provenait d’énergies renouvelables. Un record sans précédent. Grâce au développement de ses sources d’énergie hydroélectrique, éolienne et géothermique, le Costa Rica est devenu un modèle.
L’objectif est clair : devenir le premier pays à atteindre la neutralité carbone tout en favorisant son développement économique. Avec des actions concrètes, aussi bien à court terme qu’à long terme, le plan de décarbonisation prévoit d’atteindre cet objectif dès 2050. Le dispositif consiste notamment à réduire l’utilisation des énergies fossiles en transformant le réseau de transport du pays et en favorisant l’achat de véhicules électriques.
Avec sa réputation de bon élève, le Costa Rica n’en est pas moins épargné par d’autres enjeux. Avec ses nombreux hectares de plantation de bananes et d’ananas, il est devenu l’un des pays « champion » des pesticides. Au-delà de la pollution des cours d’eau, les premiers effets se font déjà ressentir sur certains animaux. La revue Mammalian Biology avait démontré un changement anormal au niveau de la mélanine, à l’origine de la coloration des poils des singes hurleurs. Vivant à proximité de certaines cultures où le souffre est fortement utilisé, c’est cet élément chimique qui serait à l’origine d’apparition de tâches jaunes sur le corps de ces primates. Cette utilisation excessive de pesticide pourrait avoir à terme un impact sur la qualité des sols et la biodiversité du pays.
Avec un projet ambitieux et des enjeux sur l’utilisation de ses ressources, le Costa Rica n’en est pas moins un précurseur ayant engagé de réelles actions à en faire frémir les climato sceptiques.
Edouard